Quand on veut faire quelque chose, une activité, il y a plusieurs manières de l’envisager.
On peut rejoindre un organisme pour y suivre un cours et apprendre une pratique selon les méthodes qui y sont enseignées. On peut chercher de la documentation sur le sujet et apprendre par soi-même. On peut aussi innover et explorer les possibilités par soi-même. Enfin on peut suivre l’enseignement d’un “maître” et, comme le font les japonais, lui “voler son savoir” pour un jour le dépasser. Le problème survient quand dans un monde en pleine évolution, les écoles, les documentations, et même les maîtres sont dépassés et que les apprentis doivent avancer plus vite qu’ils n’apprennent. Internet, depuis la fin du XXe siècle, permet des échanges et des partages d’informations qui préalablement étaient cantonnées dans des pays ou des zones linguistiques. Les migrations internationales ont repris, surtout pour les hauts diplômés, ce qui brasse encore plus les savoirs et perturbe les pratiques traditionnelles. Celui qui se contente de sa situation et avance avec un sentiment de paisibilité risque fort d’être dépassé par d’autres talents plus dynamiques et se retrouver bientôt en situation d’inconfort car devenu non désirable. Il faut donc entretenir son niveau et progresser constamment. C’est là où une solidarité confraternelle est plus efficace qu’un individualisme excessif. Quand on réfléchit à plusieurs, on réfléchit mieux. La problématique est le degré de saine concurrence et compétition comparé au poids des organisations, une PME ayant moins de ressources en matière de réflexion stratégique et organisationnelle qu’une multinationale. Et si les “sachants” et “chercheurs” décident alors de se focaliser sur les grandes entreprises et multinationales, les “petits” (PME) sont voués à une sorte d’asservissement aux bons vouloirs des grands car fatalement en retard au niveau de leur développement. Notre proposition est de réfléchir collectivement, entre “petits” et “grands”, pour savoir faire évoluer les pratiques et les organisations vers un consensus optimum. Les “sachants” apprenant de leurs “élèves” et vice-versa. Un apprentissage en mode collaboratif, interactif et réfléchi. Il faut, à mon sens, sortir de cet esprit dogmatique français qui veut que les enseignements sont dispensés de façon magistrale. On doit aller vers des ateliers où tout le monde apprend des autres et où l’enseignant n’a qu’un rôle de coordination et de responsable du fil conducteur. C’est ainsi qu’on pourra reprendre un “coup d’avance” sur la recherche car elle tend à se focaliser sur une analyse du passé plutôt qu’inventer des méthodes et proposer des axes de développement. Un papier de recherche publié est comme un article de journal, ça relate généralement des faits passés mais rarement des projets futurs et des avancées possibles, hors recherche fondamentale. On comprendra qu’il y a une intention d’exclusivité et de compétition dans la confidentialité des projets, mais le monde avance et il vaut mieux être devant que derrière, tout en choisissant des voies sûres et prometteuses. En cela la réflexion collective permet de prendre les meilleures options. Les “Maîtres” essaient de garder leur leadership et leur clientèle, mais s’ils ne décident pas d’un peu d’humilité et de partager les efforts de tous, ils risquent bien d’être abandonnés par leurs disciples. Il faut arriver à avoir un coup d’avance sur le Maître pour le battre !
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Guillaume
International Business Controller. Chercheur en Sciences de Gestion. Ingénieur Systèmes d'Informations. Archives
Mai 2022
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