Concepteurs : Florence Legouge, Antoine Chaignot, Patrick de Backer Relations ou relation ? Il n'y a pas un modèle unique de relation entre les êtres humains, celle-ci peut prendre des formes multiples, complexes. Elles partent d'une relation à soi-même qui se transforme en relation aux autres. Le style de relation que l'on a avec les autres ressemble à la relation que l'on a avec soi-même. Ceci à différents niveaux : pensée à pensée, cœur à cœur, relation amoureuse, ou filiale, etc. C'est aussi une question de réceptivité à l'opportunité qui se présente, et l’on pourra s'interroger sur les nouvelles formes de relations induites par Internet et les réseaux sociaux. Or, la science n'en dit pas grand-chose car il lui manque des instruments pour mesurer les relations, des moyens d'expériences. En effet, une relation est-elle nécessairement intéressée ? Les réseaux de rencontres répondent à des désirs, des besoins. Va-t'on vers l'autre avec un esprit noble ou un esprit manipulateur ? Cherche-t'on à se faire plaisir, à vendre quelque chose ? Ne pouvons-nous pas nous contenter d’être avec nous-mêmes ? Peut-on avoir une relation dans le seul but d'avoir une relation ? Quel devient l'intérêt d'échanger ? Pour Aristote l'amitié pouvait être motivée par trois facteurs : le plaisir tiré de la relation, l'intérêt qu'elle pouvait avoir, ou la communauté de qualités humaines (vertus). D'autre part, le mot intéressant vient du latin inter-esse, être entre. La relation peut alors permettre d'atteindre un but, d’accomplir une quête. Tandis que pour le misanthrope l'enfer c'est les autres. Le bien auquel on parvient doit donc être dissocié du plaisir trouvé dans la relation. Qu'est-ce alors que l'homme ? L'homme est-il membre d'un tout, tel qu'une cité, ou est-il un individu isolé ? Le modernisme numérique rend la distinction plus difficile et les générations âgées peuvent être déroutées par les filtres qu'Internet a créés. La réalité d'une relation où on se rencontrait en face-à-face a été remplacée par la réalité virtuelle portée par des messageries et des vidéoconférences. Or, a-t’on bien affaire aux mêmes personnes lorsqu'on les a devant soi ou les voit derrière un écran ? Se réunit-on pour discuter d'un sujet, ou avoir un moment convivial erratique ? Car si on considère les sites de rencontres « amoureuses », les utilisateurs sont là avec un objectif, ils veulent parfois aller vite, et cherchent le bénéfice de la liaison avant qu'elle ait eu lieu. De plus, comparé aux agences matrimoniales, la possibilité de pouvoir mener des dialogues simultanés avec plusieurs personnes n'est elle pas le symptôme d'une forme de consommation, voire d'une boulimie ? Nous constatons donc une perte de sens de la réalité et une instrumentalisation des relations. L'homme animal politique selon Aristote, faisant corps dans la cité, devient plus solitaire, individualiste. Or n'avons-nous pas un besoin vital car « sans l'autre je ne suis rien » ? N’existons-nous que par le regard des autres ? Pourrions-nous vivre comme Robinson, en retraite dans une île déserte ? La relation fournit donc un sens, circule, et dans celle-ci nous pouvons être tour à tour prédateur et nourrisseur, prendre ou donner, avec un équilibre ou non. Ce qui nous oblige à avoir des capacités de donner et de recevoir.
Mais que devient cette liberté avec l'actuelle nécessité de distanciation sociale ? Comment avoir encore des rencontres inattendues si un déplacement requiert une attestation ? Par ailleurs, les réseaux sociaux tendent à un utilitarisme des relations : les gens s'y retrouvent pour savoir ce qu'il advient de leurs contacts, glaner des informations. Tandis qu'un lieu comme un café permet des rencontres inattendues, imprévues, parfois insolites. On peut s'y laisser porter, être plus fluide, sans but d'excellence affichée. Relations au travail Celles-ci sont particulières car intéressées : pour avancer en carrière il faut se faire valoir, et la reconnaissance permet de justifier ses progrès. La lutte pour le pouvoir y est manifeste, même si elle se dissimule dans une apparente bienveillance. Les égos se comparent, se jaugent. On peut en être facilement éliminé par un licenciement, ou soi-même éliminer l'entreprise avec une démission. Sans cela le risque est de se retrouver placardisé ou muté lorsque l'on dérange. On voit même apparaître des entretiens de licenciement par outils de vidéoconférence. Que dire aussi du Président des USA brutalement éjecté de son moyen de communication favori ? On désintègre à présent les gourous qui dérangent. Or on trouve dans la société, et en particulier dans les entreprises, des gens qui veulent dominer par la manipulation. Leur structure énergétique résulte d'une trahison, ils n'ont confiance en personne et cherchent un pouvoir de domination, attaquant tous leurs détracteurs. Pour autant, il faut être dans une stabilité émotionnelle pour se mettre en relation avec l'autre. Les énergies doivent être compatibles, en mouvement, ou sinon ce sera la guerre. Celles-ci doivent être perceptibles, et comprises pour savoir les employer. Il faut trouver sa juste place, afin qu'elles circulent correctement. Bien se connaître Pour Spinoza il faut comprendre ce qui nous affecte, être en accord avec la nature, c’est-à-dire le tout. Car nous ferions tous partie d'un même ensemble. Mal nous connaître nuit à nous reconnaître dans ce tout. En effet, il nous faut connaître nos désirs car notre relation de base est une relation à soi. Selon notre vécu nous serons portés à certains points de vue, à certaines ambitions. C'est en changeant en soi qu'on change d'être, de sa relation au monde. Ce qui entraîne le changement d'entourage par ce nouveau regard, cette nouvelle manière de penser. Nous sommes donc en vibration avec le monde. Ceci dit, nous ne pouvons pas tout connaître et nous nous retrouvons alors ballottés par la vie. Puisque nous sommes affectés par ce que nous percevons, cela agit comme un cercle auto-entraînant qui peut être vertueux ou vicieux, maintenant le bien ou le mal. Il faut donc savoir si l’on agit selon sa nature ou si on décide rationnellement selon ses besoins. C'est là que peut se faire sentir une nécessité de métamorphose, pour pouvoir choisir sa vie, le futur que l'on veut pour soi-même, et ne pas arriver là où on ne veut pas : arrêter de grandir dans un état pour passer à un autre état à construire, et ne pas croire qu'en changeant de contexte on changera soi-même. Il faut changer à l'intérieur. Protéiforme Nous sommes chacun avec de multiples facettes : tour à tour tueur, gourou, amuseur, etc. C'est ce qui nous permet de distinguer l'acceptable de l’inacceptable. Changer est donc se transformer et c'est une erreur de l'envisager comme un affrontement avec soi-même. Il faut être dans l'acceptation du futur qui vient et travailler sur ses fondations, ce qui n'est pas toujours lumineux et joyeux. Cela peut se noter dans la synchronicité entre qui on est et qui l’on attire. Les relations pérennes montrent la compatibilité entre soi et l’autre et on peut très bien se retrouver avec des victimes ou des bourreaux selon les cas. Il faut parfois savoir accepter sa noirceur.
Alors que notre société nous pousse à des relations basées sur la raison, il faut réaliser que celles-ci font partie de notre instinct, de notre manière de survivre. Paradoxalement, nous sommes mal équipés pour ces relations , il y a un décalage entre potentiel et usage, nous avons un problème d’ajustement. Car on ne peut s'empêcher de les penser par la tête alors qu'il faudrait les aborder par le cœur. Nous avons besoin de ressentir et éprouver dans la chair. En conclusion, on peut se demander quels palliatifs trouver à la privation de relations que nous impose la situation sanitaire. il y a par exemple la question des étudiants, jeunes gens en pleine construction d'eux-mêmes, qui dépérissent, alors que c'est l'âge d'une effervescence de relations. Car nous devenons adultes sur cette base de relations qui nous suivra au long de la vie, puisque dans la société nous sommes en relation les uns avec les autres, ne serait-ce que du fait de contrats de travail. En effet, le contrat est un lien formel entre personnes. Les jeunes gens qui en sont privés vont-ils alors en garder des séquelles, des handicaps ? Nous avons besoin de respirer la vie qui est en nous.
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Woody Allen disait que « la vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible » mais il y a des disparitions de proches qui sont plus difficiles que d'autres à supporter. Les latins appelaient l'âme anima, ce qui fait que le vivant est animé, croît, se nourrit, interagit avec d'autres vivants, et se reproduit, qu'il soit animal ou végétal. Et lorsqu'il vient à mourir cet anima le quitte, il devient inerte. Est-ce alors aussi banal que d'éteindre un ordinateur que l'on peut rallumer à volonté ? Est-il possible comme le disaient les anciens que cette âme perdure et se manifeste parfois comme un fantôme ? Pourrions-nous souffrir d'hallucinations lorsqu'un lieu porte la mémoire d'un disparu ? Car la période difficile pour les survivants peut précéder le décès en cas de présage funeste, ou survenir au moment de l'annonce de la perte. Il devient à ce moment-là très difficile d'engager un dialogue pendant cette douleur pour l'apaiser, l'accepter. Ces mots se chargent d'un jugement, d'une remise en cause des faits, de l'éventuel accident ou de la maladie, et il convient de ne pas froisser davantage pour ajouter l'agacement aux regrets. On est véritablement soi-même dans ces moments-là, on quitte son costume de fonction plus grand que l'être que nous sommes, et la sensation d'exister prend tout son sens lorsque quelqu'un n'existe plus. S'y ajoute les cas où le mourant voulait continuer à vivre, ou au contraire souhaitait sa fin, et l'ait peut-être même provoquée. A quoi comparer la mort ? Il est fréquent en France de se comparer les uns aux autres. Des morts paraissent plus belles que d'autres, alors qu'il serait plus rationnel de comparer des beautés de vies. Dès l'enfances nous sommes entraînés dans des classements, des notations, des classes sociales, et des jeux de pouvoir. Comment alors supporter la perte d'un être qui donnait un sens à votre vie, vous fournissait une référence de bonté ? Cet attachement peut-il se révéler masochiste ? On pensait juste aimer et on perd en fait une partie de soi-même. Qui sommes-nous donc alors s'il nous faut des compagnons pour nous croire nous-mêmes ? Notre conscience de nous-même, l'un des sujets de la psychologie sociale américaine, ne passe-t'elle que par notre corps et notre âme, ou a t'elle besoin des autres pour exister ? C'est en cela que le deuil questionne qui nous sommes réellement. Cette valeur que l'être aimé nous indiquait par son affection disparaît, nous nous retrouvons face à nous-mêmes. Un miroir s'est brisé. Ce regard sur nous-mêmes, entraîné par notre éducation, se perd à tout jamais, et nous ne sommes plus rien, dévastés. Dans ce chagrin qui nous prend c'est une partie de nous-mêmes qui s'effondre. Cet autre que nous serait-il alors un tyran nous faisant payer la perte de son plaisir de vivre, de sa jouissance à nous valoriser, à le reconnaître comme un barème ? Faut-il être absous d'un décès ? L'amour et l'individu Ces deuils difficiles pourraient donc être une difficulté dans l'individuation, où la création de liens a dépassé le simple plaisir de vivre ensemble, de s'entraider. Cette fonction de guide que peuvent prendre les personnes qui nous sont chères peut devenir fusionnelle. Heidegger disait que le logos, la langue qu'on emploie, a au départ une fonction de rassemblement, avant d'être devenue avec la philosophie socratique un outil de raisonnement logique. Il s'agit donc de se parler ensemble pas seulement avec son mental mais aussi avec son cœur, dans une spiritualité élargie, sans que cela atteigne notre être par la parole de l'autre. Ce « cœur » étant la conjonction des émotions et des pensées, comme une boussole de notre existence.
L'amour d'un prochain doit donc se faire par ce cœur comme un αγάπη, un amour affectueux, tel celui de la parabole du bon samaritain, un espace entre le corps physique et le corps spirituel. Le décès devenant une dissociation du physique et du spirituel qui agrandit cet espace, mais ne remet pas en question l'amour qui existait. Car nos sensations sont elles aussi dans cet espace qui lie le physique à l'âme, et il devient aisé de comprendre pourquoi ces pertes peuvent causer une sensation qui prend le ventre, torture. Écouter son cœur est donc être à l'écoute des sensations, les connaître, tout en restant soi-même dans son individualité, pour ne pas périr de la séparation. A moins de naitre nanti d'un capital qui permette de vivre de ses rentes, il faut se plier à l'injonction de la Constitution de notre République qui dit que « travailler est un devoir » du citoyen. C'est tout particulièrement vrai si vous débutez votre vie adulte en étant « prolétaire », mot latin qui désignait les citoyens n'ayant aucune richesse, aucun bien. Il vous faut échanger votre besoin de vous nourrir et d'avoir un logement pour votre repos contre une activité qu'on vous rémunère. Car autrement vous seriez réduit à la vie des chasseurs-cueilleurs préhistoriques, ou à celle d'un SDF. Cela n'est pas facile, il va vous falloir trouver quelqu'un disposé à vous octroyer une part de sa richesse, de ses gains, en échange d'un labeur que vous allez effectuer de manière pérenne. Il n'y avait que dans les pays du bloc soviétique que les états se chargeaient de vous trouver une place. Étudions donc les modalités pour y parvenir : 1. Problème de base : Comment trouver les gens qui vont avoir envie de vous payer pour une activité que vous allez mener dans leur intérêt ? Il y a le facteur des compétences, acquises ou à acquérir, et ce qu’elles permettent de faire, qui doit coïncider avec deux envies à assouvir, la vôtre et celle de vos clients. Ces envies peuvent être d’accroître son confort, son pouvoir (liberté), de diminuer des difficultés, résoudre un problème, de soigner des souffrances, dans des approches matérialistes. Mais il y a aussi l’envie de piloter avec sa raison ou son instinct (habitude), d’avoir l’intuition d’idées décisives, ou de passer des moments de détente, ou encore de se réaliser soi-même, de créer des objets techniques tangibles ou virtuels (eg. Logiciels). Pour beaucoup l'activité menée doit avoir un sens, une raison d'être réalisée, une justification, sinon c'est un effort inutile. Certains trouveront ce sens dans des activités manuelles, d'autres dans des prestations intellectuelles. Cela ne résout pas la nécessité du vivre-ensemble et du travailler-ensemble où il ne suffit pas que les envies des uns soient comblées par l’utilité des autres. Car l’individu utile se trouve confronté à des émotions à l’égard de celui ou celle qu’il sert, qu’il peut trouver attirant ou repoussant, et réciproquement du servi à l'égard du travailleur. Par exemple certaines personnes sont sensibles à l’humilité et honnissent l’orgueil, mais un rapport humain peut sembler une confrontation entre un.e prince.sse et un crapaud. Certains partent de l'idée que tous les individus se valent, leurs sont égaux, quand d'autres réalisent une estimation d'eux-mêmes et des autres, attribuent des prix, selon un barème moral ou des niveaux de salaire. La mode actuelle est de le solutionner par l’adoption d’une posture, de montrer à son interlocuteur un personnage dont la sincérité est douteuse mais voulue rassurante. L’inconvénient est la tension créée, le stress et l’aliénation, le fait de ne plus être soi-même. Mais il y également le facteur d’adéquation entre les limites de compétences et les responsabilités accordées. Ne pas se montrer sous son « vrai jour » peut se révéler un piège, c'est une imposture. Cela va créer un brouillage entre une réalité tangible et la perception qu’on en a, qu’il va falloir interpréter, en déduire des intentions véritables, et éventuellement y réagir. Or les biais cognitifs sont des facteurs d'erreurs grossières d'interprétation, qui peuvent induire des attitudes (postures) et réactions totalement inappropriées. Ceci semble assez net lors des licenciement collectifs, lorsque l'envie d'employer est réduite à néant par une situation économique catastrophique, ou que l'employeur décide de délocaliser sa production vers des cieux où la main-d'œuvre est plus rentable. Tous ces départs, à présent assistés par des conseillers en outplacement, auraient pu être anticipés par une fuite progressive des talents voyant le vent tourner. La vexation induite par la perte de son emploi va entraîner tristesse ou colère, ainsi qu'une peur de ne pas retrouver un autre emploi, et un dégoût de la confiance accordée. Mais l'investissement, voire l'engagement, du travailleur n'est pas que raisonné avec méthode, il se fait aussi avec le cœur, l'intention humaine, qui le rend froid ou chaleureux, mécanique ou émotif. Peut donc interférer une situation personnelle douloureuse, deuil, divorce, ou joyeuse, naissance, mariage. L'humeur et les émotions influant sur les prises de décision. Nous voyons donc que de nos envies de départ, somme toute basiques, nous y avons ajouté des composantes de notre humanité, psychologiques, et communicationnelles. Dans cette interaction entre une envie de faire et un désir d'obtenir, des représentations de la réalité sont altérées par des effets de l'imaginaire, qui peuvent être provoqués, voulus, manipulateurs. Et c'est ensuite que peuvent survenir des critiques de l'un ou de l'autre, lorsqu'un constat de ce qui est fourni n'est pas conforme à l'imaginaire qu'on s'en était fait, que ce soit de croire qu'on a bien fait son travail, ou qu'on a bien communiqué sa commande. Il n'y a pas toujours une prise de recul pour s'objectiver soi-même, se déshumaniser, mais plus souvent une déshumanisation de l'autre. Ces facteurs sont souvent connus des gens qui ont l'habitude d'en employer d'autres, mais peu enseignés aux futurs adultes, comme s'il serait spontané de les comprendre, évident. Essayons à présent d'y trouver une raison : 2. Analyse philosophique : Nous venons, pour paraphraser Aristote, de nous « étonner sur une merveille offerte à nos yeux », et avons cherché à « savoir ce que c'est ». En soi c'est l'exposé d'une problématique, d'un frein au contrat social qui lie les concitoyens, cohabitant dans la cité. Il s'agit à présent d'en déterminer les causes, et pourquoi pas tenter l'approche des « 5 why » de Toyoda : a. Pourquoi tend t'on à déshumaniser un rapport « commercial » (interactif et économique) lorsque l'autre intervenant nous indispose ? Il peut y avoir une carence d'intelligence émotionnelle altérant notre faculté de comprendre notre indisposition, ou une carence d'intelligence raisonnable (phronesis en grec) qui altère la représentation qu'on se fait de la situation vécue, ou l'adoption de principes comportementaux fixant les rôles que chacun est supposé tenir qui peuvent être arbitraires. b. Les lacunes d'intelligence peuvent se réduire par des formations enseignant les théories sous-jacentes et apprenant à les conscientiser par des exercices pratique, mais d'où peuvent provenir ces normes sociales établissant des rôles qui ne sont pas unilatéralement connues et admises ? Cela peut provenir de traditions qui divergent entre les origines ethniques (culturelles) et les classes socio-économiques (dont Marx dit qu'elles luttent entre elles) qui transmettent des valeurs et un sens des vertus (qualités) propres à chacune. c. Le brassage des enfants voulu par l'Education Nationale, puis des jeunes adultes pendant leur Service Militaire, semblait viser la réduction de ces écarts d'idéologies sociales, mais ne doit-on pas admettre que ces classes se sont concentrées dans des quartiers urbains distincts, et que la « carte scolaire » provoque des concentrations homogènes ? Nous pourrions alors tenter d'organiser des réunions pour que les gens apprennent à se connaître, à se rendre compte qu'ils ne diffèrent pas beaucoup les uns des autres, tout en étant chacun uniques. Car nous avons tous à « faire bouillir notre marmite », nous distraire, et nous dépatouiller des tracas qui viennent émailler notre existence. d. Mais de telles réunions se produisent lorsqu'on se déplace dans les transports en commun et n'est-il pas flagrant que chaque voyageur se replie sur lui-même, souvent dans l'utilisation de son téléphone ? Il semble donc que privés de ces situation où un groupe humain subit une autorité qui le commande, les individus ne gardent de liens qu'au travers d'un « réseau » de connaissances personnelles qu'ils tiennent pour amis. C'est à dire si on suit la théorie de l'amitié d'Aristote, qu'avec des gens chez qui ils trouvent du plaisir, et/ou de l'intérêt, et/ou des qualités comparables aux leurs, ou désirées. e. Faudrait-il donc que pour retrouver une envie de se connaître, de se soutenir, les habitants d'une cité soient confronté à une source d'emmerdement commune ? (précédemment profs ou adjudants) Il est net que selon Aristote les individus épars se sont regroupés de façon urbaine lorsque l'artisanat s'est développé, ce qui doit correspondre à l'Âge du Bronze. Les gens accédaient à d'autres moyens de subsistance que l'exploitation agricole, établissaient le commerce, et se mettent à lire et à écrire. Les ennuis communs étant causés par les guerres avec les cités rivales. Or nous voici plutôt en paix en Europe depuis des décennies, et seulement menacés par le réchauffement climatique et la raréfaction des énergies fossiles. Il est par exemple flagrant de remarquer que le gouvernement américain a toujours sous le coude un « Satan de service » à combattre. Je citerai alors Saloustios (362 ap. JC) comme quasi-dernier théologue païen, disant que les démons ne sont que les serviteurs des Dieux, et que le Mal réside en l'homme, que l'on combat par ses vertus (qualités). 3. Proposition politique : Ayant identifié une cause racine, il faut y subvenir. La polis (cité) souffre d'une tension entre ceux qui ont envie de faire et ceux qui désirent recevoir, qui devraient se satisfaire mutuellement, car leur humanité les porte à des amours et désamours entre eux, du fait d'une absence d'un problème commun, d'une menace.
Pour certains le problème vient d'un actionnariat qui les presse d'un taux de rendement, pour d'autres c'est une envie de faire qui ne trouve pas d'acheteur, qui se trouvent à coïncider dans les opérations de licenciement. Mais en fait un problème commun est en eux-mêmes dans la méconnaissance des systèmes qui les régissent, interne dans le cas de la psychologie, et externe pour les principes de commerce. Le commerce étant étymologiquement les interactions sociales et les échanges économiques. Une part de solution réside dans une large formation théorique et pratique à la psychologie et aux sciences du commerce, incluant la maîtrise du numérique qui devient indispensable à la gestion de sa vie pratique. L'époque industrielle des ouvriers hommes-machine est révolue, on ne vit plus avec un emploi répétitif de tâches, et il n'y a plus que les états pour garantir des emplois à vie. Dès lors le concept de formation initiale payée par l'état, donc nos impôts, suivi de formation continue payée par son bénéficiaire est obsolète. Le citoyen est aujourd'hui tenu de se former tout au long de sa vie, et le modèle qu'un employeur qui licencie contribue à l'employabilité future des travailleurs qu'il ne veut plus est étrange. Il serait plus logique que ce soient les employeurs qui embauchent qui souffrent le coût de former leurs nouveaux salariés. La mode est au salarié prêt-à-porter, comme s'il en sortait des écoles, et le concept de l'employeur offrant une garantie d'emploi se perd. Cette insécurité d'emploi, qui se répercute sur l'accès au logement, locatif ou propriétaire, doit être admise et maîtrisée. Il n'est pas normal qu'un employeur qui recrute favorise le choix d'un candidat qu'il débauche d'un concurrent au détriment d'un autre sans emploi. Ce manque de civisme devrait être sanctionné. Les employeurs doivent se souvenir de leur rôle politique, qu'ils ne sont pas là que pour rétribuer le capital qui leur permet un outil de travail, ni succomber à la tyrannie de leurs clients despotiques, ni se faire le tyran de clients esclaves d'une situation de quasi-monopole. Il faut conserver une conscience de qui on est et de ce qu'on peut légitimement demander à autrui, et lui accorder son dû, ce qui base le concept de satisfaction en latin (paiement d'une dette). Cette optique est le volet sociétal de la norme ISO 26000 dite « RSE ». Si dans les années 1970 les économistes tels que Milton Friedman ont force de gourous, il apparaît aujourd'hui qu'une société humaine, une cité, ne peut pas fonctionner juste sur la base d'entreprises réalisant des profits. L'être humain n'est pas juste un animal, une bête de somme, qu'on peut traiter comme un cheval. D'autant plus si on admet la thèse d'Aristote qu'un humain qui passe son temps à travailler se dégrade intellectuellement, sans doute à cause de sa routine qui le maintient dans une étroitesse de point de vue, de son manque d'interactions avec des gens de divers horizons. Car « il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver un emploi ». Nous avons vu que le désir de faire doit coïncider avec un désir d'obtenir, et que les deux « contractants » (au sens du droit commercial anglo-américain, d'une transaction) doivent se plaire entre eux car ce ne sont pas des smartphones déshumanisés. Or certains tendent à voir les chômeurs comme des smartphones abandonnés, ainsi que ces inconnus, ces quidams, qu'on côtoie dans les transports en commun. Il y en a qui sont à la fête quand d'autres sont dans le tourment, l'instrument de torture. Et pour ceux-là qui ont un désir de se sentir utiles, nait un besoin que leur activité ait un sens, une raison d'être. La taylorisation des activités de service rend le poste de travail incompréhensible dans son système, et induit des hommes-ordinateurs qui mesurent des KPI, des indicateurs de performance, comme ces inspecteurs dans les usines qui chronométraient la cadence des ouvriers pour les houspiller. Ce désir de sens implique de pouvoir comprendre ce qu'on fait au sein d'un groupe d'humains plus vaste, dans lequel certains pensent qu'ils doivent afficher une posture, par exemple de chef, inspiré de mythes, de traditions, qui ne doit souffrir aucune critique. On vit dans un monde partiellement fait de faux-semblants où cerner la Vérité devient hasardeux, où finalement on se demande qui on est soi-même, qui sont ces gens qu'on côtoie, où l'ipséité de chacun est refoulée sous l'argument d'une productivité à assurer. Il n'est plus possible d'échanger pour montrer ses forces et ses faiblesses, d'apprendre une tolérance des limites individuelles, on attend la perfection humaine. Jack Ma qui a 54 ans dit qu'à partir de 50 ans il faut pouvoir faire ce dont on a envie. Mais cela ne signifie pas nécessairement être oisif, ou retraité. Ce serait plutôt trouver enfin le temps et les moyens d'être soi-même, ne plus être cet autre que soi que la société nous force un peu à être pour des questions de traites à payer pour son logement, ou des enfants qui requièrent du temps qu'on ne peut s'allouer égoïstement. C'est peut-être d'ailleurs ce reproche non-dit des employeurs à l'intention des quinquagénaires : essayez de bosser pour vous-mêmes plutôt que pour nous en ne vous aliénant plus à nos caprices. Soyez libres à présent que vous êtes sages et performants, réalisez vos vœux les plus chers. Cependant, entre le vœu et la possibilité interviennent les lois de la société, en particulier celle du « marché », cette agora moderne qui a ajouté aux échoppes la fonction de place publique virtuelle avec les réseaux sociaux sur Internet. On y vante des réclames, on y fait l'éloge d'initiatives, on y blâme et diabolise les malfaisants. S'y retrouve t'il alors un espace pour les philosophes, porteurs de sagesse enseignant ce qu'est le Bien en soi, la Vérité ? Peut-il reproduire les succès de Platon ou Aristote avec de nombreux livres publiés et un large auditoire des cours qu'ils dispensaient ? Quel peut être le public, la clientèle, l'objet de sa bienfaisance ? Car ce n'est pas tout de faire ce qui plait, il faut aussi pouvoir en vivre car la pension de la Sécurité Sociale n'est pas encore versée. Le concept de « Trieb » de Freud a été traduit par « pulsion » de l'anglais pulse qui est le pouls mais aussi la poussée. Il s'agit plutôt d'un élan vu les sens du verbe treiben, de mettre en mouvement. Il peut y avoir des élans de vitalité de la psyché, ces appétits moteurs dont parle Aristote à propos de l'âme, ou parfois des élans mortifères lorsqu'on se pense « au bout du rouleau », plus bon à rien, rejeté par ceux qu'on aimait, que la vie est devenue une telle souffrance qu'on veut y mettre fin. Or créer une activité est vivifiant lorsqu'on a cette ardeur que Platon localise dans le cœur, voyant une psyché répartie dans le corps. Mais alors être un « philosophe de quartier » a t'il de meilleures chances aujourd'hui qu'à Athènes où cette activité était vue futile, ne servant à rien ? Car cela questionne l'habitude prise que ce soit des professeurs de philosophie qui le deviennent, parfois reconnus à titre posthume. Il y a peut-être alors besoin de faire changer le regard sur la philosophie qui est bien souvent marqué par les cours de Terminale au lycée. Dans une société où des gens se questionnent sur le sens de leur activité professionnelle, apporter une démarche de réflexion et de dialogue paraît adéquat aux besoins des citoyens. Le fait d'être novateur en termes de convictions ouvre un champ de possibilités qui motive l'intérêt. Il ne s'agit pas de prêt-à-penser mais d'un projet fédérateur dans lequel chacun peut puiser selon ce qu'il veut en prendre. Car la philosophie grecque peut se voir comme une réflexion sur les connaissances, les principes éthiques, et une vision psychologique, donc une connaissance de l'humain. On peut ainsi se demander si on agit seul ou si on fait à plusieurs une œuvre commune, une concitoyenneté dans la cité. Car si une activité professionnelle se résume à gagner de l'argent, c'est à peu près à la portée de n'importe qui. Mais si au lieu d'apporter de l'eau minérale on apprend à creuser des puits, c'est une démarche qui devient libératrice. Dans une société avec une épidémie de burn-out, rechercher des réponses à ce qu'est une vie bonne semble curatif. C'est en effet se questionner sur la finalité de l'entreprise, et vouloir aider celle-ci à cerner sa raison d'être comme le demande la loi PACTE : on s'interroge sur le rapport entre l'individu et le collectif, ce qui est en commun, qui n'est plus simplement l'exploitation d'outils fournis par un actionnaire-propriétaire, mais un moyen de bonheur dans la vie que l'on veut mener.
Il est alors utile, au bout d'un an d'exercice d'une activité, de regarder ce qui marche et ce qui peine. Les participants aux ateliers d'intelligence collective, co-construction de savoir, ont surtout été des travailleurs indépendants cherchant à agir juste. Car il est plus difficile en étant isolé de collègues de définir les comportements qui sont des biens et ceux qui sont des maux. La philosophie aide au discernement du bien, du juste et du beau, de sa manière d'agir, de sa déontologie. En cela les recherches menées en étudiant la pensée antique et la métaphysique, en les croisant à des livres récents, fournissent des éléments autant concrets que spirituels. Les lecteurs des articles hebdomadaires qui en découlent sont d'environ 2000 par mois, et un livre paraîtra chez Edilivre en juin. Il n'a pas été possible en revanche de persuader les contacts avec des organisations que la philosophie pouvait leur permettre un gain d'efficacité, de confort intellectuel, et contribuer à une mise en place réfléchie d'une déontologie faisant l'unanimité. L'idée que la moralité est induite par le respect de vertus heurte des convictions que la morale a justifié des peines injustes, ce qui est un paradoxe. Car si on prend celles que promeut Platon, il y a la sagesse (sophié), le courage (andreia), l'esprit harmonieux (sophron), et l'équité (dikaia). Comment être injuste et moral ? Le philosophe est-il alors un médecin qui prescrit des remèdes, ou un révolutionnaire exalté qui prêche un nouveau mode d'existence ? Le philosophe ne serait-il pas plutôt un « thérapeute de l'esprit », puisque la sagesse est dans la connaissance et le discernement ? Mais pour que le philosophe touche un salaire, il faut qu'il y ait prestation, qu'il exerce son art au profit d'un client, d'un bénéficiaire. Or son art est dans le questionnement des mœurs, des lois, et la définition de directions à suivre. Car selon Aristote l'optique du philosophe n'est pas le luxe d'une fortune importante, mais l'accomplissement d'une vie bonne, tournée vers la contemplation en vue d'une béatitude présageant d'une éternité comme daïmon guidant les générations suivantes. Faut-il aller à l'école ou recevoir un enseignement ? L'un et l'autre ne sont pas nécessairement des synonymes. Il y a une différence entre le savoir issu d'informations, et la connaissance qui pallie à l'ignorance. Il faut former les jeunes, les éduquer, mais quelle forme doit prendre cet enseignement ? Comment s'y prendre aujourd'hui avec les nouveaux media numériques ? Quel est cette forme d'échange, où parfois on sent tangiblement l'intelligence circuler dans une classe ? L'information est intellectuelle, c'est l'art qui est pratique, mais cette co-naissance a aussi une portée sur les plans physique et spirituel. L'Occident se focalise sur le savoir, mais l'enseignement est aussi un moyen de transmission et de relation entre des acteurs : les professeurs et les élèves. Car sur le plan relationnel il peut y avoir un repli sur soi, d'enfermement, peut-être à cause d'objectifs de résultats scolaires trop critiques. Nous pensons les allemands plus libres avec leurs corps du fait d'une plus grande pratique sportive. Car nous sommes des corps vivants, qui apprennent et donnent, des êtres d'expérience et d'énergie, ce qu'Aristote nomme substance et puissance en acte en vue d'une fin, d'une entéléchie, où l'être se réalise pleinement dans la motivation qui l'a conduit à sa destinée. Il faut donc pour chacun réussir à décoder l'émotionnel de celui qui s'exprime, reconnaître les non-dits. Nos apprentissages intellectuels peuvent être transmis oralement ou par écrit. Or la relation à l'écrit est différente entre une lecture sur papier, manuscrite ou dactylographiée, et une lecture sur un écran. C'est particulièrement notable avec les publicités. Hors cas de handicaps, le sens de la vue est plus développé que l’ouïe pour distinguer les idées et les images. Un roman fait plus appel à l'imaginaire du lecteur qu'une bande dessinée où la description des faits est visuelle, ne sont pas un récit. Mais un apprentissage purement par l'écrit fait perdre le sens relationnel. Car enseigner n'est-il pas transmettre ? Transmettre l'envie d'être, l'envie de faire, éveiller à des finalités possibles de l'être en devenir ? Il faut donc enseigner avec le cœur, être authentique. Se pose alors la problématique de l'attention, avec une augmentation des bavardages plutôt que chuchotements ; de la visualisation simultanée de films sur son ordinateur portable tandis que le professeur fait son cours ; de communications écrites avec des camarades par téléphone, qui ont remplacé ces petits billets de papier qu'on se faisait passer entre élèves. C'est là où l'enseignant doit être attentif à la structuration de son cours, et admettre son inefficacité lorsque les élèves ne font pas attention à ce qu'il dit et fait. Car les élèves se retrouvent sollicités de toute part, ne se concentrent plus, s'absentent intellectuellement, leur âme partant vadrouiller tandis que leur corps ne la suit pas.
Car il a été relaté des cas de décès par perte d'âme, d'une grande dépression où l'on perd le goût de la vie, de continuer à être animé, et où on se meurt. Et décéder n'est-il pas perdre son âme ? L'âme reste le principe qui anime les corps qui sont vivants, c'est de là que vient son nom. Il serait admis que l'acquisition de la capacité énergétique se fait vers l'âge de 7 ans. Les mises en crèche très jeune peuvent donc être sources de traumatismes et d'insécurité qui se reportent des années plus tard. Et il faut aussi admettre qu'un enfant est potentiellement plus intelligent que chacun de ses parents pris séparément du fait de la répartition de leurs savoirs.
Mais ces enseignements doivent rester dans une vocation de vie active à venir. Aujourd'hui très rares sont les personnes vivant sans emploi, car c'est une nécessité pour parvenir à une pension de retraite. Il y a donc une question des débouchés des études, et des potentiels disponible du marché de l'emploi. Même si les meilleurs élèves finissent souvent par être enseignants à leur tour, le gros des classes vient enrichir des entreprises privées ou servir la fonction publique. Il ne faut donc pas être dans un présent lorsqu'on apprend, mais dans un futur, dans une mise en forme par apport de matière qui fait substance à vocation d'agir, et de bouger. Donc une errance dans ses études est certes intéressante dans un but d'exploration de champs de connaissances, mais est rarement bien perçue par un employeur qui craindra que vous veniez errer chez lui. L'erreur est humaine, mais persévérer est diabolique dit-on, car un 'diabolo' en grec ancien signifie un calomniateur. On aime mieux que les gens sachent où ils vont, qu'ils y aient réfléchi, afin qu'ils y parviennent sans ennuis. En effet il faut garder en tête les trois âges de notre existence mortelle : l'enfance où on acquiert des capacités, des aptitudes, de l'autonomie, de l'indépendance, tandis qu'on est subordonné aux bons vouloirs de ses parents ; l'âge adulte où on met en acte ces apprentissages de l'enfance, où on continue d'accroître son savoir et sa sagesse ; et la vieillesse où l'on se repose enfin de son labeur et où on périclite lentement. Il est alors bien de pouvoir se dire qu'on a su avoir une vie bonne et remplie à son gré. L'éducateur a donc un rôle de tutorat de l'enfant pour qu'il soit ensuite confortable et efficace dans sa vie adulte, ce qui ne s'enseigne pas nécessairement par l'obéissance et les punitions. Aristote employait le terme de 'pédanome', celui qui connaît les règles à donner aux enfants, des lois. Tout comme il y a des 'ergonomes' qui savent comment travailler au mieux. |
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Septembre 2022
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