J'avais appris ce terme de « pervers narcissique » il y a quelques années sur un forum où certain(e)s se plaignaient d'en avoir été des victimes mais personne n'arrivait à en fournir une description claire. Le hasard à voulu qu'on me passe à lire un article de la Revue Française de Psychanalyse qui en parlait et je suis allé y faire une enquête en dilettante. Car pour autant que je sache le Code Pénal ne le référence pas comme un crime ou délit, et j'étais curieux de savoir ce que l'opinion publique condamne mais pas les tribunaux. Le terme a été inventé dans les années 90 par Paul-Claude Racamier qui a eu l'air de faire un « contre-transfert » très désagréable avec un type de patients qu'il a trouvé vicieux au possible. Pour le philosophe que je suis qui s'intéresse à l'éthique, voici un sujet de choix. D'abord ce qui est manifeste avec « l'opinion publique » c'est qu'elle a bien du mal à admettre les principes de la justice dans notre pays, et le mécanisme d'un procès. Même Klaus Barbie a été défendu par Maître Vergès, il n'y a plus de Ponce Pilate pour décider de mise à mort d'un accusé sans possibilité d'une apologie. Car une apologie est une défense contre une accusation, et la plus célèbre est celle de Socrate. Je sais que certaines apologies sont délictueuses mais pas celles des pervers narcissiques, sauf erreur ou ignorance malencontreuse. D'autre part il n'est cité nulle part que le Dr Racamier aurait conduit un procès équitable, qu'aucun appel ne serait admis, que son avis aurait valeur de Cour de Cassassions. Or quand un médecin stigmatise une catégorie de patients publiquement, c'est pour moi de l'appel à la haine, et c'est bien ce qui ressort du discours des victimes présumées. Or si on lit l'exemple donné d'un couple reçu en consultation et des propos qu'ils y tiennent, cela me fait plus l'effet d'une imbécillité manifeste que d'un appel à un recours pénal. L'imbécilité étant une maladie psychiatrique se vérifiant avec un test de QI inférieur à 70. Ces gens-là avaient juste besoin d'une explication didactique patiente pour acquérir de l'intelligence sur les effets que leur comportement cause. Car visiblement ils ne connaissaient même pas le principe de l'ovulation chez les mammifères, croyant encore que les enfants naissent par coïncidence fortuite, et qu'une grossesses malvenue se résout aisément avec une IVG, sans conscience morale. Il faut tout de même avoir un minimum d'intelligence des actes que l'on commet, savoir ce que l'on fait. Car c'est peut-être sur cet aspect que se situe l'inhumanisme de ces « pervers narcissiques » qui prendraient leur entourage pour des ustensiles. Au lieu de voir les gens, adultes ou enfants, comme des sujets, ils les verraient comme des objets. Mais pour condamner il faut qu'il y ait eu une faute de commise, des faits, et cela peut être accidentel, par manque de précaution et d'éducation. Si eux-mêmes ont été dans leur enfance considérés comme des objets par leur entourage, sans souci de ce qu'ils pouvaient ressentir, sans considération de leur bonheurs et malheurs, il risque de leur manquer une aptitude cognitive s'ils n'ont pas la chance d'en être informés un jour. Or s'il y a des visites médicales sanitaires dans les écoles, il ne me semble pas qu'il y ait un examen psychologique établi, mais plutôt que certains comportements sociaux soient signalés. Et comme en parlait déjà Platon dans Les Lois, on ne sait corriger les comportements sociaux non désirés qu'à coup de punitions. Or une punition ne sert à rien si le puni ne se sent pas coupable. Certains tirent même de la fierté dans la punition car cette exception les rend exceptionnels, les valorise, flatte leur Idéal du Moi par l'orgueil, leur supériorité sur les autres personnes. Ils ont une conception erronée de ce qui fait les qualités et les défauts d'un homme, du vir en latin d'où vient le mot vertu qui signifie une qualité, une excellence disaient même les grecs avec le mot areté (αρετή). Ils n'ont pas une conscience correcte de ce qui est malice, méchanceté, et que c'est un mal, un virus qui corrompt la société, la pervertie. Platon espérait alors qu'on pourrait y remédier par la psychagogie, le fait de conduire une âme sur un chemin l'amenant à la lumière, à la compréhension du véritable Bien et du Mal avéré. En effet si ce que l'on croit être bien est considéré comme un mal par la société, ou vice-versa, il y a une dissonance cognitive entre soi et son entourage. De plus cet entourage se distingue entre ceux qui connaissent les lois et ceux qui les ignorent, n'en tiennent pas compte, nonobstant le fait de les respecter ou de les enfreindre. Et ça ne date pas d'hier : Aristote se plaignait déjà que les grecs ne respectaient pas les lois (nomos/νόμος : règles, usages) alors qu'ils en étaient les inventeurs. Nous avons alors deux origines des usages sociaux : ceux décidés par un Parlement d'élus, législatif, et ceux qui se forment au gré de doctrines lancées par un prédicateur tel que le Dr Racamier qui dénonce avec virulence un mal nouveau sans plus de procès. Il ne manque plus qu'à rétablir la peine de crucifixion et aller chercher justice dans les Préfectures. Or reproche t'on à ces pervers narcissiques d'être d'une maladresse imbécile dans leurs relations sociales, ou d'avoir sombré dans une vicieuseté qui n'aurait pas de nom ? Mais s'il y a eu ce naufrage, en sont-ils responsables ou eux-mêmes victimes d'une éducation pernicieuse ? Il est vrai qu'il y en a pour être vicieux avec la conscience de l'être, une jouissance du mal qu'ils provoquent, un sadisme qui les réjouit. Leur détection peut se faire en observant s'ils s'affligent ou se réjouissent des joies et des peines d'autrui, ou s'ils font preuve d'une justice impartiale, équitable. De quoi sont-ils envieux, et que détestent-ils ? Seraient-ils si sensible à l'humiliation de leur orgueil comme le pense le Dr Racamier ? Mais un homme n'a t'il pas le droit à être honoré comme tout autre ? C'est justement dans son excellence qu'on le fait avec des promotions, de l'avancement. C'est donc plus dans l'entourage du pervers narcissique qu'il faut chercher l'origine de ses vices si celui-la lui permet de progresser malgré ses incompétences sociales, de lacunes d'honorabilité. Dans une société où se valorise la richesse, qu'importe les moyens d'y arriver, cela ne peut que permettre le succès des plus pervers et habiles à manipuler les esprits. La société obtient ce qu'elle a voulu. Quant à ceux qui se prétendent les victimes d'un psychopathe, le diagnostic a t'il été émis par un professionnel qualifié pour le faire ou sont-ils juste tombés sur quelqu'un qui aurait été méchant avec eux pour des motifs variables ? Car le mot « méchant » vient de méchoir, mal tomber. Alors qu'en grec le vicieux (κακίαν) aurait davantage le sens de malicieux, avec pour Platon un caractère plutôt inné, et pour Aristote la possibilité de devenir vertueux par l'habitude de l'usage (acquis). On voit donc que depuis la nuit des temps, d'un éventuel « pécher originel », l'homme cherche à vaincre les tendances à l'absence de bonté, se voyant peut-être par anthropogie (ανθρωποφύέας) avec ses Dieux comme voulu empli de miséricorde envers ses proches. Hérodote met ainsi en opposition le nomos (νόμος : règles, usages) et le physis (φυσις : nature) pour dire que les règles coutumières auraient été crées par l'homme pour réguler sa nature sauvage en vue de comportements équitables (dikaios/δίκαιος) ou légitimes (themitos/θεμιτός) qui définiraient ainsi des principes de justice, de droits et de devoirs. Je pense que de ceux qu'on croît abusivement « pervers narcissiques », certains mériteraient une bonne gifle en guise de thérapie... Sources de l'enquête :
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Guillaume
International Business Controller. Chercheur en Sciences de Gestion. Ingénieur Systèmes d'Informations. Archives
Mai 2022
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