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Conte d'Avant-Noël

21/12/2018

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Noël est devenu une curieuse fête, où l'on célèbre la naissance de Jésus Christ, l'apparition d'une « disruption » religieuse dans le monde antique, mais aussi un symbole d'abondance, d'un banquet familial et d'une montagne de cadeaux pour les enfants. On célèbre la famille, on fait de ses enfants des princes somptueux qu'un « mage » sur un traineau tiré par des rennes vient combler de leurs attentes avides de présents. C'est aussi, par conséquent, une fête du consumérisme, les commerces réalisent à cette période une part primordiale de leur chiffre d'affaire annuel. Jésus qui plus tard « chassera les marchands du temple » ne verrait peut-être pas d'un très bon œil la façon dont son apparition dans le monde des mortels est transformée en débauche économique.

Mais le monde n'est pas apparu avec lui. Il y a eu un « avant » qui n'est pas que « pré-histoire », dont nous avons des traces écrites, des témoignages. Le mot grec 'mythos' désigne le récit, qui n'est pas nécessairement un témoignage de faits réels, il peut aussi être une légende, une invention, un roman, quelque chose d'invérifiable. Ainsi la Bible est une grande mythologie du peuple Juif. Mais en parallèle de ce peuple, il y a eu d'autres peuples, qui avaient leurs propres mythologies. Quelle pourrait donc être la notre, peuple celte colonisé successivement par les grecs (Marseille), les romains (Gaule), les germains (Francs et Burgondes), et diverses adjonctions ponctuelles d'immigrants individuels sans prétention de pouvoir politique ?

La conversion d'un polythéisme druidique, à un polythéisme greco-romain, puis à un monothéisme chrétien, se fait grosso-modo du IIème siècle avant JC (colonisation de la Gaule Narbonnaise) jusqu'au VIIIème siècle (création des Etats Pontificaux), en sachant que le christianisme reste illicite jusqu'au IVème siècle (Edit de Thessalonique). Nous n'avons pas toujours été « judéo-chrétiens », loin s'en faut. Le courant de « néo-paganisme » qui émerge avec timidité – on parle de quelques milliers de druides dans l'ouest de la France – n'est-il pas finalement une sorte « d'orthodoxie spirituelle » avec ce réveil des anciens dieux ? La construction des premières mosquées avait soulevé des protestations, en verrons-nous aussi s'il s'érige des nouveaux temples gréco-romains ou des dolmens ?

Or ces anciens dieux, dont l'Education Nationale nous parle lorsqu'elle enseigne les mondes Grec et Romains antique, ne doit-il pas être relié à cette « charte de la laïcité » qu'elle a publié sur son site web « Eduscol » ? Il est ainsi demandé aux élèves de ne pas porter de signes ostentatoires du dogme auquel ils ont adhéré, dans un but d'éviter le prosélytisme, et d'accorder une « liberté de con­science » qui permet de choisir librement sa religion, y compris cette religion matérialiste qu'est l'athéisme. Mais celui qui veut faire un choix, s'il ne veut pas rester agnostique, ne doit-il pas être informé avec sincérité et une certaine transparence des options qu'il a à sa disposition ? Une religion doit-elle nécessairement être ésotérique ou peut-elle devenir exotérique ? Se divulguer ?
Par exemple il est un mythe grec qui a une dimension spirituelle et psychologique dont la symbolique est forte, c'est celui de Bellérophon. Ce jeune homme est couvert de poisse, mais finit, avec l'aide de la Déesse Athéna, par triompher de ses malheurs en triomphant dans une lutte avec un mal qui ruine l'humanité, la Chimère.
Au départ il est d'une infinie maladresse en tuant son meilleur ami dans une partie de chasse. Puis pour essayer de se racheter il va se mettre au service d'un roi, mais voilà pas que la reine veut aussitôt coucher avec lui, ce qu'il lui refuse.
Photo
Mosaïque gallo-romaine découverte à Autun
Vexée la reine dit le lendemain au roi, son époux, que Bellérophon l'a violée ! Gêné de devoir mettre à mort un de ses hôtes, le roi envoie Bellérophon porter un message à son beau-père, un autre roi qui est le père de la reine. Ce message, confidentiel, dit : « cet homme a violé ta fille, mon épouse, châties le ». Rebelote le beau-père ne peut exécuter son hôte, il l'envoie donc combattre un monstre invincible, allégorie des dragons moyenâgeux que terrasse Saint Georges.

Bellérophon qui est de bonne grâce s'exécute pour plaire au roi, en fidèle aspirant écuyer, tout en angoissant de la manière dont ça va se passer. C'est ainsi que la Déesse Athéna lui apparaît en rêve, telle une sainte ou un ange, pour lui dire où se cache une autre créature, le cheval ailé Pégase, ce qui va lui permettre de combattre le monstre en l'attaquant depuis les airs. L'aviation d'attaque au sol apparaît, le Stuka ne tardera pas. Cette chimère, faite d'un corps de lion, de chèvre, et de serpent, figure le cauchemar, ce qui ne peut exister. Les chimères doivent être détruites, éradiquées, et pour ce faire il faut s'élever au dessus d'elles, les combattre avec des moyens qui sont divins, mais accessibles à l'homme. Ce mythe me semble donc être une parfaite allégorie de la foi.

Lorsque l'adversité et les gens s'acharnent sur vous, vous haïssent, veulent votre mort, il ne faut pas renoncer, conserver le désir de se battre pour de belles et bonnes causes, et comme le dit le dicton : « aides-toi, le Ciel t'aidera ». Car cet exemple de Bellérophon n'est-il pas l'illustration de l'indul­gence contre la sottise et le mauvais sort ? La recherche d'un Pardon. Une quête spirituelle, dans laquelle « la nuit porte conseil ». Il n'est pas dit si Bellérophon prie la Déesse Athéna de l'aider, mais il est dit que les Dieux et Déesses grecs aimaient aider et protéger ceux et celles dont ils voulaient qu'ils deviennent des héros, des demi-dieux, et accéder ainsi à une forme d'éternité. N'est-ce pas plus joyeux que le projet de « transhumanisme » des scientifiques et ingénieurs infor­matiques ?

Par ailleurs ces dieux grecs – dont je soupçonne Thomas d'Aquin de les avoir qualifié d'anges afin de rester cohérent avec la métaphysique d'Aristote – si on oublie un peu les récits de cruauté de certains poètes grecs que Platon critique, ne représentent-ils pas des vertus que l'église chrétienne a mis en valeur ? Ainsi Athéna est la protectrice des arts, ce qui se dit 'techné' en grec, donc des métiers technologiques et artistique, mais aussi de la sagesse et de la stratégie. Or si la sagesse se dit 'sophia' en grec, le 'sophér' est le conducteur. Il me semble donc assez visible qu'Athéna serait la déesse du « leadership », tout comme Hermès est celui du commerce, des voyages, et des messages divins, et que ce billet espère en être un en cette veille de célébration de la naissance de Jésus.
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    Guillaume

    International Business Controller. Chercheur en Sciences de Gestion. Ingénieur Systèmes d'Informations.

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