Un problème avec la 'science' est qu'on présume ses théories 'universelles'. Ainsi, de prime abord, on s'imaginerait la psychologie, la « science de l'âme », dite 'psyché' en grec, comme indépendante de toute considération nationale, ethnique. Cependant elle reconnaît la notion « d'inconscient collectif », et je pense que celui-ci se produit lorsque un peuple se met à vivre en vase clos et croit que les autres peuples pensent de la même façon qu'eux. Et puis si ce peuple se scinde sans l'avertir en un groupe qui croit en l'universalité des pensées, et un autre qui croit en leur singularités, il me semble que deux nations se forment alors au sein du même pays. Or je commence à avoir la nette impression que dans ce domaine les chrétiens sont universalistes, avec des « universités » qui dépendent des sous-catégories entre catholiques, protestants, et orthodoxes. Cela provoque alors un aveuglement d'une différence qui est pourtant tangible : les systèmes légaux. Il y a dans le monde, schématiquement, 4 systèmes : français, germanique, « anglo-saxon », et coutumier. Je connais mal le droit coutumier qui subsiste dans des régions d'Afrique, bien que j'y fus confronté en Auvergne de façon violente par ma future belle-famille, qui avait eu un accès de rage quand ma fiancée et moi leur avions annoncé notre intention de nous marier, sans leur avoir demandé préalablement s'ils seraient d'accord pour ce projet. C'est là où il m'aurait été utile d'étudier en détail le concept du « folklore », 'folk' voulant dire 'peuple', et 'lore' 'traditions, coutumes'. Il y a des gens qui portent leur 'folklore' aux nues, et il faut savoir se méfier, détecter à l'avance les gens qui sont 'folkloriques', pour ne pas les vexer. Or si aller vivre dans un autre pays, adhérer momentanément à son « folklore », permet de comprendre de quelle façon ils perçoivent « l'univers » terrestre et humain, le Kosmos, il est également bien d'essayer de réaliser cette démarche dans une 4ème dimension : l'histoire, le temps. C'est ainsi que vous pouvez vous rendre compte de quelle façon leur « inconscient collectif » s'est lentement forgé au gré de « révolutions ». J'ai alors regretté de n'avoir pas profité de l'option qu'on m'avait offerte au collège d'étudier le Latin, car en m'y mettant, ainsi qu'au Grec, j'ai pu réaliser au bout d'études exploratrices, un peu erratiques, que les mots 'économie' et 'management' signifient en fait exactement la même chose. Le premier est grec, le second latin avec une « corruption » moyenâgeuse lorsque français et anglais étaient dans une concurrence politique et économique effrénée. Je crois que c'est Edward T. Hall qui dit (j'ai égaré son livre) que pour un américain, venir vivre en France cause un choc culturel aussi important que d'aller vivre en Inde. Mais pour ceux que je fréquente à Lyon, ils ont l'air de s'y plaire et ne pas avoir envie de retourner dans leur patrie. A l'inverse je connais aussi des français, anciens collègues de travail, qui ont émigré là-bas et s'y plaisent à merveille, quand d'autres en sont revenus dégoûtés de ce qu'ils ont trouvé. Il se peut, car c'est une différence légale et culturelle entre nos deux pays, que cela puisse être lié à la façon dont eux et nous entendons ce que signifie la 'liberté', et le fait d'être « assujetti » lorsqu'on occupe un poste dans lequel on travaille en tant que 'salarié'.
Ils ont des droits et des devoirs réciproques, en particulier que le principal accorde un libre-arbitre au gérant en échange de sa 'responsabilité', le fait qu'il 'réponde' de ses actes, ce qu'il fait avec régularité par un 'reporting' qui doit être exempt d'omissions ou d'erreurs qui donneraient une « fausse vision » au principal. Et ce concept se décline ensuite sur les salariés selon ce que Jensen & Meckling appellent la Théorie de l'agence. Nous voyons donc que la dimension « d'aliénation » entre principal et agent est faible.
Alors que dans notre beau pays, notre « folklore » nous a amené à un Code du Travail qui découle du principe de la législation romaine, et stipule que pour être reconnu comme 'salarié' plutôt que 'profession libérale', il faut qu'il existe entre l'employeur et l'employé un 'lien de subordination'. Le salarié est tenu d'obéir a une autorité qui dispose d'un pouvoir de lui commander son travail. On flirte alors avec la dialectique du maître et de l'esclave de Hegel. La question n'est pas de dire si un système est meilleur que l'autre, mais de réaliser que selon chaque personne, français ou américain, les gens se plaisent plus dans un système ou dans l'autre, selon sans doute une forme d'inconscient de leur part. Et que si on s'engage alors dans une volonté assez tyrannique de gommer les différences, tout le monde sera malheureux, plus personne n'aura de pays où aller pour se plaire. C'est grâce à un mot grec, κυρίως (kyrios), qu'Aristote emploie dans son traité de 'Politique' et que Jean Tricot (ed. Vrin) a traduit par 'seigneur', que je suis arrivé à identifier un souci, car la langue anglaise l'exprime par 'mainly' ce qui veut dire 'principal'. Or le 'seigneur' signifie le 'sénior', qui n'est pas encore un 'ancien', car on le qualifierait alors de 'prêtre'. Quant au 'maître' il 'maîtrise', ce qui lui confère une 'autorité' sur les débutants et profanes. Il me semble qu'alors, en tant que salarié, j'ai apprécié que mes manager maîtrisent mon travail pour pouvoir me l'expliquer lorsque je rencontrais des difficultés à obéir à leur autorité. Mais je ne leur accordais pas pour autant une autorité de despote, mot grec désignant le propriétaire d'esclaves. Donc cette fameuse « dialectique » de Hegel aurait dû se rapporter au rapport entre le despote et son domestique. Le mot 'maître' semble apparaître au XIIème siècle sans montrer de plus ancienne étymologie. A la fois expert et autorité, il lui est octroyé de piloter, diriger les gens moins habiles que lui. Ainsi on l'applique aux médecins. Alors que chez les américains se produit un traumatisme avec le roi Georges III qui décide de leur imposer des taxes sur leurs produits sans négociation ou concertation, ce qui va déclencher leur Indépendance. En travaillant dans une entreprise possédée par des actionnaires qui en sont propriétaires, on travaille dans un « royaume », dont selon les mœurs de chacun on aime être un « sujet » ou un « vassal ». Le tout étant de s'accepter les uns les autres sans heurt.
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Guillaume
International Business Controller. Chercheur en Sciences de Gestion. Ingénieur Systèmes d'Informations. Archives
Mai 2022
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