Le phénomène est connu de longue date, vulgarisé plus récemment. Et là où il y a peut-être une différence à venir, c'est que les modalités d'expatriation ont changé en France durant ces 10 dernières années et qu'il conviendrait de concevoir et mettre en place des dispositifs facilitant la re-entry avant que ne débarquent des contingents importants.
Il se produit chez les expats deux phénomènes cognitifs relativement simultanés : A la fois une acculturation où ils adhèrent à divers degrés aux valeurs, philosophie, mode de vie de leur pays hôte, et un certain « mal du pays » plus ou moins marqué selon leurs projets de résidence, temporaire ou définitive. Je pense qu'on pourrait parler là d'une modification de la structure mentale, en particulier du Surmoi. Ce « mal du pays » conduit à une forme d'idéalisation de la mère patrie avec laquelle ils n'ont que des contacts espacés et occasionnels, par exemple lors de vacances pour aller revoir leur famille. Les Nord-Africains parlent du « syndrome du retour au bled ». Au retour réel et permanent dans le pays d'origine, la réalité perçue ne correspond pas aux repères qu'ils s'en étaient fait et un « mal du pays inverse » peut se produire. Quelques uns comme moi vivent la situation comme un calvaire, s'étant beaucoup (trop ?) acculturé au pays étranger, et parfois repartent au bout de quelques mois, plaquant tout ce qu'ils avaient tenté en revenant. D'autres démissionnent du groupe qui les employait pour se recréer un mode de vie ressemblant au pays où ils avaient été envoyés. Certains enfin se mettent à parler de leur expérience comme une parenthèse dans leur vie, une sorte d'erreur de jeunesse, au lieu de la relater comme enrichissante et épanouissante. Il y a en ce moment des nations qui sont plus ou moins enclines au repli sur soi, en témoignent les dernières élections régionales et le Brexit, et d'autres qui sont résolument tournées vers l'international car elles voient bien tout l'apport en terme de croissance et progrès social qu'il permet. La Nouvelle-Zélande, pour équilibrer ses flux migratoires, accueille énormément d'immigrants afin de conserver une croissance démographique raisonnable. C'est apparemment afin d'aider à une paix sociale et une harmonie entre les Kiwis et les immigrants que le pays encourage à une overseas experience, histoire que les habitants se rendent compte de ce que ça représente de vivre dans un autre pays. Et souvent des Kiwis partis vivre à l'étranger après leurs études reviennent s'installer autour de la quarantaine. Comme ça tout le monde ou presque a vécu un choc culturel dans sa vie, et fait en sorte de le limiter pour les nouveaux arrivants, ou pour ceux qui essayent de rester afin de contribuer à l'essor économique et social du pays, et à son bien-être, tout en respectant sa culture et ses traditions.
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Guillaume
International Business Controller. Chercheur en Sciences de Gestion. Ingénieur Systèmes d'Informations. Archives
Mai 2022
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