M'embaucher ?
Oubliez cette idée. J'y ai réfléchi, avantages et inconvénients. C'est contre-productif. Il faut que je travaille en « home-office », dans ma « hutte », mon laboratoire.
Le travail d'un philosophe ressemble beaucoup à celui d'un cuisinier, d'un « chef » (lisez Gadamer Vérité et Méthode). Il invente des « plats » (ouvrages), il les fait goûter (besoin de goûteurs), les sert (conférences, formations). Il va chercher ses ingrédients dans les librairies et les bibliothèques, ou sur Internet.
Comme les chefs qui se forment chez un autre chef, le philosophe se forme auprès d'une « école de pensée. » Celle que j'ai choisie, qui me correspondait le mieux, est celle de Johan Huizinga. Ethnologie, culture, histoire, et dimension ludique de l'homme (Homo Ludens).
J'ai aussi réalisé que la spiritualité m'était nécessaire à ma créativité. Une amie m'a dit que j'étais devenu croyant par opportunisme. Cela n'est pas totalement faux. J'ai su me rendre compte de l'apport sur mon cognitivisme, sur ma représentation du monde. L'aspect amusant, ludique, est que j'ai adopté le polythéisme gréco-romain en y étant encouragé par un ami prêtre catholique, parce que je sais relier ma foi aux religions monothéistes, au travers des philosophes grecs.
Cela me permet d'aborder la problématique actuelle du « fait religieux » dans les entreprises avec sérénité. Je me suis positionné sur cette ligne de démarcation entre le réalisme athée et la foi mystique, entre matérialisme et imaginaire. Pour éviter une « fracture sociale » entre croyants et athées il faut des « ponts » entre les cultures. De là l'inter-relation entre droite et gauche politique devient simple, ou entre patronat et syndicats. On devient biculturel, un véritable médiateur, un juge, impartial.
Etienne Gilson a dit, à propos de Bergson, « un philosophe authentique est nécessairement païen. » J'ai pris l'hypothèse que cela soit vrai, j'ai testé, ça a marché ! Mais cela ne veut pas dire que cela marchera avec tous les philosophes. Se mettre à prier Athéna ou Ouranos n'est pas anodin.
Je veux dire ici que je pense que « cacher » sa foi, tel que l'enseigne la laïcité française, est une erreur. La foi ne doit pas devenir quelque chose de « honteux. » Il faut être libre du choix de sa foi, du courant vers lequel on est porté, et ne pas considérer ceux qui adoptent un autre chemin comme des ânes à maudire. Il faut être tolérant et inclusif, vivre ensemble, s'aimer, et le prendre comme un jeu. Admettre que certaines choses sont sacrées pour certaines personnes, et respecter leur vœu.
Merci de ne pas inventer un sens à ces propos (les interpréter abusivement). Lisez mon logos.
Fasse que Cronos nous accorde un peu de temps pour que nous nous rencontrions.